•  Dépêche-toi Mélissandre, Nate va encore t’attendre. C’est ce que je me répète depuis 10 minutes alors que je suis dans ma salle de bain en train de me préparer. Heureusement pour moi, il est vraiment patient, même si ce n’est pas une raison pour le faire attendre. Il vient me chercher pour aller visiter le dixième appartement depuis le début de la semaine. J’ai finalement accepté de vivre avec Nate, je veux voir comment va évoluer notre relation et puis c’est toujours mon meilleur ami au fond. Je descends en vitesse et le rejoins à la voiture, je m’excuse et nous prenons la route. 

    Les autres appartements étaient tous, trop grand, trop cher et trop impersonnel, je n’ai eu aucun coup de cœur et ce n’est pas dans mes habitudes de vivre dans le grand luxe, ça, c’est le monde de Nate, pas le mien. J’ai toujours vécu dans une modeste maison avec ma mère, maison qu’elle a finie par vendre quand ça a commencé à être sérieux avec Matt et qu’elle a décidé d’aller vivre chez lui. Donc cette fois-ci, c’est moi qui ai choisi et je ne lui ai pas montré de photos. Nous retrouvons l’agent en bas de l’immeuble, une jeune femme, blonde comme moi, elle est vraiment belle en comparaison de nos précédents contacts. Elle me dit bonjour puis je lui présente Nate, elle minaude devant lui, la garce, et lui, il lui sort son sourire des grands jours, comme un imbécile. Nous allons au 3ième étage et entrons dans le petit appartement.

    Elle nous précède, je suis derrière Nate et je vois très bien qu’il est en train de reluquer notre agent immobilier, surtout ses fesses. Bon, je ne dis rien, mais je n’en pense pas moins. En entrant, j’ai le véritable coup de cœur, un charmant petit appartement coloré avec une petite terrasse, deux chambres, c’est parfait. Ni trop grand, ni trop petit, ni trop cher. 

    - Tu en penses quoi Nate ?

    Quand je me retourne, il est en grande discussion avec la blonde. Ils ne sont pas en train de s’échanger leurs numéros de portable quand même ? Il se fout de moi. 

    Chapitre 7 - Mars

    - Nate !

    - Oui, pardon, quoi ?

    - Je vais vous laissez visiter ! 

    Oui, c’est ça, va voir plus loin si j’y suis. Elle m’ignore et sourit à Nate. Je lève les yeux au ciel.

    - Tu en penses quoi ?

    - Ce n’est pas un peu petit et coloré ?

    - Justement, j’adore ! 

    - Alors si tu aimes, j’aime aussi ! 

    - Tu es sûr ? Si tu n’aimes pas, on peut chercher autre chose.

    - Non, ça ira très bien ! Puis c’est juste pour quelques mois ! 

    - D’accord, je vais la chercher pour faire les papiers.

    Une fois les papiers finis, ça y est, c’est notre nouveau territoire ! Enfin, la semaine prochaine se sera bien réellement notre chez nous. Il va falloir, meubler et décorer tout ça, mais je sens que je vais me plaire ici. Enfin, si Nate arrête de reluquer cette greluche. 

    Deux semaines après, dans notre tout nouveau repère, aménagé et décoré par mes soins, alors que je révise dans le salon, du brouhaha venant du pallier envahi les lieux, tout à coup, trois messieurs muscles et deux bimbos, suivit de Nate font leur entrée. Qu’est-ce que c’est que ça encore ?

    Chapitre 7 - Mars

    - Salut sainte-nitouche me balance la fille aux cheveux mauve.

    - Arrête d’embêter la petite amie de Nate, Ella ! répond le blond.

    - Ce n’est pas ma petite amie, arrêtez ! J’ai ramené quelques amis, j’espère que ça ne te dérange pas Mélissandre ?

    - Quoi ? Non, évidemment que non ! Je vais vous laisser, je vais aller réviser dans ma chambre !

    Je prends mes affaires et pars me terrer dans mon petit endroit. Le temps de me remettre de tout ça. Entendre Nate dire à haute voix que je n’étais pas sa petite amie, tout en étant bras dessus, bras dessous avec cette Ella, m’a fait l’effet d’un coup de poignard en plein cœur. Même s’il a raison, mais je ne comprends plus rien, qu’est-ce qui a bien pu se passer depuis les vacances d’hiver ? Je n’en ai aucune idée. Je me plonge dans mes bouquins, mais ce n’est pas facile avec tout ce bazar qu’ils font à côté, je ne veux pas jouer les rabat-joies alors je ne dis rien. La faim commence à se faire sentir, je décide de sortir, juste quelques minutes, pour chercher de quoi grignoter. Rapide coup d’œil au petit groupe, ils ont sorti de quoi boire et manger et surtout, Ella et la blonde sont collées à Nate.

    - Tu veux te joindre à nous miss ? me demande soudainement le blond.

    Je n’arrive pas à ouvrir la bouche, seul mes yeux sont rivés sur ceux de Nate, il me sourit, naturellement, comme s’il n’était pas en train de me faire perdre la tête. Je reprends finalement mes esprits.

    - Non, merci, je… veux juste prendre un truc à grignoter, c’est tout.

    Chapitre 7 - Mars

    Cette Ella rigole, alors je me retourne et me prépare un en-cas vite fait et repars dans mon trou de souris, seule et triste. Je les entends enfin s’activer pour quitter notre domaine et le calme revient soudainement. Ça fait un bien fou. Je regarde l’heure, il est un peu plus de minuit. Je me dis que peut-être Nate va venir, me rejoindre ou me dire bonne nuit, mais pas du tout. Puis je fonds en larmes, qu’est-ce qu’il se passe ? Pourquoi je réagis comme ça ? Est-ce que je l’aime vraiment ? Est-ce que c’est ça que l’on ressent quand on voit l’homme qu’on aime avec une autre fille, ce sentiment de déchirure au niveau de la poitrine qui vous consume de l’intérieur ? Je n’ai jamais aimé quelqu’un et je me retrouve perdue. Est-ce que c’est ça aimer quelqu’un qui, au final, vous ignore ? Je suis tellement perdue dans mes pensées que je ne m’entends même pas pleurer, et je n’entends pas la porte s’ouvrir, je sens juste la main de Nate se poser sur mon épaule.

    - Qu’est-ce qu’il t’arrive Méli ? Tu as fait un cauchemar ?

    - Non, Nate, ce n’est rien, merci. 

    - D’accord, tu sais où me trouver si tu as besoin de moi, bonne nuit Méli.

    Il pose un baiser sur mon front avant de quitter la chambre. Je me remets à pleurer, où est passée la nouvelle Mélissandre, sûre d’elle ? Je redeviens cette moins-que-rien, qui se terre dans son lit et je n’aime pas ça. Allez, du nerf, lève-toi, lève-toi et va lui dire ce que tu ressens une bonne fois pour toute, soit c’est réciproque et tant mieux, soit il t’aura oublié, comme toutes les autres et tant pis, on essayera de redevenir de simples amis, mais là, je ne peux plus rester sans savoir. Je prends mon courage à deux mains et sors de ma chambre, tout est éteint, mais de la lumière passe sous la porte de Nate, je toque deux petits coups, sans attendre qu’il me réponde, il est en caleçon, allongé sur son lit avec son téléphone. 

    Il lève les yeux vers moi, je suis incapable de parler, alors que ce n’est pas du tout ce que j’avais prévu, j’improvise, je grimpe sur le lit pour le rejoindre, son aura chaude me réchauffe déjà le cœur puis le corps. Il ne dit rien et me regarde toujours, alors je me jette sur ses lèvres et je l’embrasse. 

    Chapitre 7 - Mars

    - Je t’aime Nate, est-ce que… est-ce que toi aussi ?

    Il saisit ma joue et la caresse doucement avec son pouce, il me sourit. 

    - Oui, je t’aime Méli.

    - Je veux dire, je t’aime comme un amant, ce sentiment qui fait que ça me déchire le cœur quand je te vois reluquer l’agent immobilier, quand je vois cette fille assise sur tes genoux ou quand je t’entends dire « ce n’est pas ma petite amie », par exemple, tu comprends ? 

    - Mais je t’aime aussi comme ça Méli !

    - Alors pourquoi tu n’as plus rien tenté depuis les vacances ? Pourquoi tu draguais cette fille ? Pourquoi tu fais des trucs comme ça ?

    Il rigole, je ne comprends pas pourquoi, jouer avec mes sentiments n’est pas réellement un jeu que j’affectionne particulièrement. Pourquoi il ferait un truc pareil ?

    - Pourquoi tu rigoles Nate ?

    - Parce que j’ai voulu te rendre jalouse et que ça a marché. 

    - Quoi ?

    - Quand je t’ai dit que je t’aimais chez ta mère, tu n’avais pas l’air de savoir quoi répondre, tu te disais perdue dans ce que tu ressentais, j’ai donc décidais de te laisser un peu d’espace, puis bon, je commençais à trouver le temps long, je me suis dit que si tu étais jalouse, peut-être que tu presserais un peu plus le pas, mais je ne savais pas que tu serais si rapide ! 

    Chapitre 7 - Mars

    - Tu veux dire que ça fait des semaines que je me morfonds pour rien en tentant de savoir ce que tu ressentais ?

    - Oui !

    - Et que là, je viens de pleurer toutes les larmes de mon corps pour rien ?

    - Oui ! 

    - Tu n’es qu’un idiot Nathanaël Jenkins, tu le sais ?

    - Indubitablement, oui ! 

    Il rigole et je lui mets une petite tape sur le torse. En temps normal, j’aurais eu envie de bouder, mais là, je suis trop heureuse pour ça, je l’embrasse, il m’attrape pour me mettre à sa place, je me retrouve sous lui. Son regarde plongé dans le mien, je pourrais me noyer dans son regard tellement il est intense. 

    - Je vais devoir, me faire pardonner, c’est ça ? 

    - Oui, et plutôt deux fois qu’une !

    - Deux fois ? Tu es gourmande dis donc !

    Chapitre 7 - Mars

    Il sème des petits baisers sur mon ventre puis descend de plus en plus, il retire mon short et mon boxer, il embrasse l’intérieur de mes cuisses, ça me fait frissonner de plaisir avant qu’il ne s’attaque aux choses sérieuses. Il remporte le premier round haut la main, il retire mon débardeur puis je l’aide à se dévêtir et mets en pratique ce qu’il m’a appris pendant les vacances, entendre Nate gémir et jurer, et le voir à ma merci, si vulnérable devant le plaisir que je lui procure me rend plus passionnée que jamais. Les mains légèrement tremblantes, je lui mets un préservatif puis le bascule pour prendre les commandes, il est un peu surpris, mais il a l’air d’apprécier. Il guide mes mouvements en de lents va-et-vient, il roule finalement et reprend les choses en mains, un peu plus vite, un peu plus fort, mais toujours tendrement, pour décrocher son second point en me laissant extérioriser bruyamment toutes mes frustrations accumulées depuis des semaines. 

    Chapitre 7 - Mars

    /!\ Image bonus n°1 - hot /!\ --  /!\ Image bonus n°2 - medium /!\

    Je me suis levée pour aller dans la salle de bain, j’ai jeté un regard à mon reflet dans le miroir, les derniers évènements de ma vie m’avaient rendue comme ça, plus forte, plus sûre de moi, j’aimais cette nouvelle fille malgré le point noir au tableau. J’aime Nate et je sais qu’avec lui, je ne serais jamais bousculée, qu’il accepte celle que je suis, qu’il m’a aidé à surmonter mes démons. La suite s’annonce prometteuse pour nous. Je retourne dans sa chambre. J’ouvre doucement.

    - Je peux dormir avec toi ?

    - Tu me poses vraiment la question Méli ? Bien sûr que tu peux dormir avec moi ma chérie.

    Ma chérie. C’est comme ça qu’a débuté notre nouvelle histoire, par les mots « ma chérie », Nate & Méli, en couple. Mes joues se sont échauffées et ont dût devenir toutes rouges, j’ai souri bêtement puis j’ai rejoint Nate dans le lit. Il a écarté les bras pour que je vienne me lover contre son torse chaud, pendant qu’il semait une multitude de petits baisers dans mon cou, sous le lobe de mon oreille et qu’il me murmurait des « je t’aime ».


     

     

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  •  Déjà, deux bonnes semaines que notre « nous » fonctionne à la perfection. Me coucher tous les soirs dans les bras de Nate et me lever tous les matins avec ses baisers et la meilleure chose qu’il pouvait m’arriver ! Je me demande encore comment j’ai pu vivre sans ça depuis que je l’ai rencontré. Une rencontre banale, ses abrutis d’amis n’avaient rien trouvé de mieux que de me bousculer et de faire tomber toutes mes affaires, mais lui était différent, alors que le reste de la troupe courrait toujours droit devant dans le couloir, en rigolant, lui s’était arrêté et m’avait aidé à ramasser mes affaires. Il était juste à côté de moi, son épaule touchait la mienne. 

    - Je suis désolé, ce sont des abrutis ! 

    - Ce n’est pas grave, j’ai l’habitude…

    On s’était relevé, il me tendait mes lunettes, je les ai replacés sur mon nez et il était devant moi, un charmant jeune homme brun, bâtit comme un dieu et un regard hypnotisant. Un vert intense recouvrant son œil droit et un bleu, presque gris clair trônant dans l’iris de son œil gauche.

    - Enchanté, moi, c’est Nathanaël ! 

    - Mélissandre ! 

    - On devrait prendre un café un de ses jours Mélissandre ! 

    Puis il m’avait fait un clin d’œil sympa avant de disparaître avec les autres. J’étais surprise qu’un mec comme lui me dise ça, puis je savais qu’il m’aurait oublié sitôt qu’il aurait franchi le virage au bout du couloir. Puis j’étais tombée sur lui quelque jours plus tard, je marchais, comme à mon habitude à cette époque, tête baissée, regardant mes pieds pour ne pas croiser le regard des autres et je lui étais rentrée dedans.

    Chapitre 8 - Avril

    - Pardon, je suis désolée…

    - Ce n’est pas grave ! Mélissandre, c’est ça ?

    Je m’attendais à me faire insulter, mais non, j’ai levé les yeux en entendant mon prénom sortir de sa bouche. C’était encore lui et son regard envoûtant. Je n’ai rien dit, il a juste tapoté mon nez avec son index et me donnant un conseil des plus perspicace.

    - Tu devrais marcher en regardant devant toi, tu y verrais certainement plus clair ! 

    Puis il était encore parti en arborant un sourire à tomber. Et la fois d’après on s’était rencontré à la fin des cours, et puis il m’avait amené boire un coup, moi, la fille impopulaire avec la star de basket Nate Jenkins ! C’était impensable. On s’entendait bien et c’est vite devenu une évidence d’être amis, jusqu’à septembre dernier.

    - À quoi tu penses ?

    La question de Nate me fait revenir au moment présent, moi, blottis contre lui, dans ce grand lit.

    - À notre rencontre ! 

    - La plus jolie fille qui m’ai été donné de voir ! 

    - N’importe quoi ! On fait le compte que toutes les filles dont tu me parlais ? 

    - Ça ne compte pas, c’était juste du fun, toi, c’est différent, je l’ai su la première fois que je t’ai vu ! J’avais déjà terriblement envie de t’embrasser, mais j’attendais le bon moment ! 

    Chapitre 8 - Avril

    - Comment ça ?

    - Qui n’aurait pas craqué sur ton si joli minois innocent !? 

    - Personne n’aurait craqué sur une fille comme moi…

    - Si moi ! 

    - Mais tu es fou ! 

    - Fou de toi, c’est sûr ! 

    Qu’est-ce que vous voulez faire quand un homme comme Nathanaël vous dit des choses comme ça ? Je rougis et il embrasse mon nez doucement. Mon portable se met à vibrer sur le sol, je me penche pour jeter un coup d’œil et le ramasser.

    - Chut, c’est ma mère !

    - Quoi tu ne lui as toujours pas dit ?

    - Non. Allo maman !

    - Bonjour ma chérie, je ne te réveille pas ?

    - Non, on…je suis levée depuis un petit moment !

    - Comment va Nathanaël ? 

    - Bien, il va bien !

    Chapitre 8 - Avril

    Quand je dis ça, il me fait des pouces, mais avec ce regard « pourquoi tu n’as toujours rien dit à ta mère ? », je tourne la tête et revient à ma conversation téléphonique, on parle banalité avant que ma mère n’entre dans le vif du sujet. 

    - En fait, ma chérie, je t’appelle pour t’annoncer quelque chose !

    - M’annoncer quelque chose ?

    - Oui, Matt à fait sa demande, on va se marier !

    - Quoi ? 

    - Je vais me marier avec Matt !

    - Mais c’est super, je suis contente pour vous, félicitations !

    - On a prévu d’organiser un petit truc assez vite, le mois prochain en fait.

    - Le mois prochain ? Tu es enceinte ou quoi ? 

    Je dis ça en rigolant ! On dirait des petits jeunes du temps jadis qui veulent se marier rapidement, généralement parce que la jeune fille est enceinte ! Mais bon, ma mère et Matt sont loin d’être jeunes ! Cependant, je remarque qu’elle n’a toujours pas répondu.

    - Tu es enceinte maman ?? 

    Je crie ça, Nate qui était sorti de la chambre revient et passe sa tête dans l’encadrement de la porte, sourcil levé, regard choqué. 

    Chapitre 8 - Avril

    - Bon, je ne voulais pas te l’annoncer comme ça, mais oui… ce n’est pas vraiment pour ça que l’on se marie si vite…

    - Non mais maman, tu ne vas pas te justifier ! Je suis super contente pour vous !! J’ai hâte de devenir grande sœur !

    - Merci ma chérie, je te laisse, Matt m’appelle ! Je t’aime.

    - Je t’aime.

    Je raccroche, encore sonné par la nouvelle, que ma mère se marie est une chose ! Qu’elle tombe enceinte de nouveau, ça me file un coup de vieux ! Ma mère m’a eu très jeune avec mon père, ils sont restés quelques années ensemble avant qu’il ne finisse par disparaître de notre vie. Elle est restée longtemps seule, et depuis qu’elle est avec Matt, je vois qu’elle est vraiment heureuse, mais je ne pensais pas qu’ils auraient envie de faire des enfants ! Nate secoue sa main devant moi pour me faire réagir.

    - Ma mère, enceinte et bientôt mariée !

    - C’est super, je suis content pour eux ! Alors ça fait quoi d’apprendre que tu vas être une grande sœur ?

    - Bizarre, j’ai toujours vécu seule et maintenant, j’aurais un petit frère ou une petite sœur !

    - J’aurais aimé avoir des frères et sœurs moi aussi ! C’est pour ça que je voudrais pleins d’enfants !

    - Du calme Nate, je ne suis pas prête à être mère ! 

    Chapitre 8 - Avril

    Il explose de rire. Mais je suis plus que sérieuse, hors de question d’avoir des enfants avant au moins 10 ans. Je n’ai pas du tout la fibre maternelle. Il me fait basculer sur le lit et m’attire à lui.

    - Ne t'inquiète pas, mais en attendant, on peut s’entraîner ! 

    - T’a-t-on déjà dit non Nate ? 

    - Hum, non, je ne crois pas, tu veux briser les bonnes habitudes !?

    - Non. Non pas ce matin ! 

    - Bien ! 

    Je suis de trop bonne humeur ce matin pour lui refuser un câlin, mais il faudra qu’il apprenne qu’il ne peut pas toujours tout avoir sur un plateau ! Tu ne sais pas quel petit monstre peut se cacher en moi, Nate !

    Une semaine et demie après l’annonce de ma mère, elle m’a rappelé pour me communiquer la date du mariage, et m’expliquer un peu que le bébé qu’elle attend est un petit miracle, elle ne pensait pas encore tomber enceinte, mais elle est très heureuse. Je ne lui ai toujours pas dit pour Nate et moi, je ne sais pas pourquoi je refuse de lui parler de nous. Pourtant, il est adorable, je sais que c’est sérieux, mais toujours une petite part de moi à peur qu’il se lasse de la fille inexpérimentée que je suis. Aujourd’hui, je vais rejoindre Nate à son entraînement de basket au gymnase. Quand je pousse les portes, j’avance un peu pour le découvrir en grande discussion avec Ella, j’ai toujours l’impression qu’elle ne m’aime pas, mais je ne peux pas la blâmer, car c’est réciproque ! Plus j’avance et plus j’entends leur conversation.

    - Sérieusement, Nate, ça ne te plaisait pas nous deux, bébé, dans les vestiaires après l’entraînement ?

    - C’était avant ça, Ella.

    Chapitre 8 - Avril

    - Quoi ? Tu préfères être avec cette pute ? Tu sais qu’elle s’est fait baiser le soir d’halloween ? Il parait même qu’ils étaient deux et qu’elle a adorait ça !

    - Tu ne sais même pas de quoi tu parles Ella, tais-toi. 

    - Comme c’est mignon, tu défends ta petite sainte-nitouche ! Tu sais tout ce que je sais faire, je suis sûre que tu ne fais pas ça avec elle, ça ne te manque pas un peu ?

    - Si, 

    Je suis déjà dégoutée d’entendre ce qu’elle dit à mon sujet… si seulement elle savait, si seulement, c’était elle qui avait été à ma place… et je reste figée quand il dit ça, Ella me voit, elle me sourit, machiavéliquement. Je ne l’aimais pas avant, mais maintenant, je la déteste. 

    - Tient quand on parle du loup !

    Nathanaël se tourne vers moi, plusieurs expressions passent sur son visage. Je ne sais pas comment je dois prendre ce que je viens d’entendre. Il a juste acquiescé à sa demande. 

    - Méli, attends ce n’est pas ce que tu crois.

    Je ne lui réponds même pas, je tourne les talons et sors du gymnase. Je l’entends courir derrière moi.

    - Attends Méli.

    - Non !

    Chapitre 8 - Avril

    Je crie plus que je ne parle. Il s’arrête et me laisse partir, en pleurs. Je ne sais même pas ce que je vais faire, je ne veux pas retourner à l’appartement, j’ai besoin de solitude. Je marche pendant un certain moment, errant comme une âme en peine, je finis par arriver au pied de notre immeuble, je refuse de monter, je continue de marcher. Je tombe sur le bar du quartier. Malgré mes préjugés sur les bars, j’entre. Je m’assois et commande une bière, c’est le seul alcool que je bois ! On ne va pas se mentir, je ne suis pas rentrée pour boire un jus de goyave. Une brunette, tatouée et percée s’assoit à côté de moi, elle a l’air aussi abattue que moi. 


     

     

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  •  

    Il reste deux semaines avant le mariage de ma mère et je n’ai toujours pas adressé la parole à Nate. Je l’évite même, pour tout dire, depuis que je suis rentrée du bar, torchée comme jamais. C’est ma nouvelle amie, Olivia, qui m’a déposé à l’appart. Je n’aurais pas tout perdu ce soir-là. Les souvenirs sont flous, mais je me vois, soutenue par Livia, puis je vois Nate devant moi, jurant comme pas permis. Je me revois la tête plongée dans la cuvette des toilettes, à vomir ma vie, pleurant continuellement. Et enfin, quand j’avais fini, je crois que Nate a essayé de me ramener dans sa chambre, notre chambre et que j’ai commencé à péter un plomb. Tout ça pour me réveiller le lendemain, dans ma chambre, la bouche pâteuse, la barre en travers du crâne. Je me suis levée, doucement, je suis sortie prendre une douche, en tanguant tout le long du trajet. Il sortait de la salle de bain quand j’ai mis ma main sur la poignée.

    - Tu vas mieux ?

    - Hum.

    - Écoute, il faut…

    - Tais-toi, j’ai mal aux cheveux.

    Il s’est poussé et je suis restée sous ma douche pendant très longtemps, avant de sortir pour prendre des cachets et aller me recoucher. Toutes les tentatives de Nate pour parler ont été balayées par mes refus. Alors qu’il est sur le canapé et que je suis en train de me servir un verre d’eau, il ouvre encore la bouche pour me parler.

    - Mélissandre ?

    Chapitre 9 - Mai

    Je choisis de ne toujours pas lui répondre. Et ça me fait mal, je ne vais pas me mentir.

    - Bon, tu veux toujours que je vienne avec toi au mariage de ta mère ?

    - Oui, je n’ai pas envie de lui expliquer toute cette merde.

    - Ah, tu parles enfin, on va peut-être pouvoir discuter, j’en ai marre de ce comportement puéril.

    - Tu n’as qu’à aller voir Ella ! Je suis sûre qu’elle n’a pas de comportement puéril.

    Je lui tourne toujours le dos, je n’ai pas la force de le regarder quand je parle… je discerne juste le bruit du tissu du canapé et les pas de Nate sur le parquet, je sais qu’il s’est levé et se rapproche. Je ne veux pas qu’il me touche, je commence à partir dans ma chambre.

    - Mélissandre reste là.

    Je tremble par la colère que je perçois dans sa voix, mes pieds décident de faire n’importe quoi, je m’étale comme une étourdie au milieu de la cuisine, Nate se positionne sur moi, il me retourne comme une crêpe. Je lui fais face, il tient mes poignets au-dessus de ma tête. Il est torse nu, si je n'étais pas tant en colère, j'aurais envie de le lécher.

    - Bon sang, Méli, comme ça, tu écouteras peut-être ce que j’ai à te dire.

    - Lâche-moi ! 

    Chapitre 9 - Mai

    - Arrête ! Tu es stupide, on dirait une enfant capricieuse, ça fait deux semaines que je tolère ça, mais je commence à péter un plomb ! Tu as entendu quoi au juste ? Seulement Ella me faisant des avances ? Et alors, ce n’est pas nouveau Mélissandre, et tu crois que je vais la baiser, elle, quand je t’ai toi ?

    - Alors pourquoi tu lui as répondu oui quand elle t’a dit « ça ne te manque pas un peu tout ce que je sais faire » ?

    - Parce que je suis un mec, oui, ça me manque parfois, mais c’est que du cul. Toi, je t’aime, elle, non.

    Il se penche pour m’embrasser, je tourne la tête, il tient mes poignets avec une seule main et saisit mon menton pour que j’arrête de tourner la tête et embrasse mes lèvres. 

    - Et un jour ça te manquera tellement que tu iras la rejoindre, et je refuse de vivre ça. 

    - Mais arrête un peu, un jour tu sauras en faire autant qu’elle !! Mais là n’est pas la question, je t’aime, putain.

    - Lâche-moi Nate, tu me fais mal et tu me fais peur.

    Il s’exécute et me demande pardon, il se relève et m’aide à me remettre sur mes pieds. Je voudrais aussi lui dire que je l’aime, mais je n’en ai pas la force, ça m’a trop peiné de le voir si proche d’Ella. Je lui tourne le dos et retourne dans ma chambre sans en dire d’avantage.

    J’ai hâte de retrouver ma mère pour ce week-end qui va être riche en émotions, retrouver la famille proche va me faire le plus grand bien. Nate a descendu nos sacs, il m’attend, encore, je vérifie que tout soit en ordre, j'attrape mon dernier sac, puis je ferme l’appartement pour le rejoindre dans la voiture.

    Chapitre 9 - Mai

    - Tu vas encore rester silencieuse tout du long ?

    Je ne réponds pas et regarde par la fenêtre, il pose sa main sur ma jambe, mais je m’écarte aussitôt. Il souffle. Je sais que ce comportement est puéril, j’en ai grandement conscience, surtout qu’il n’arrête pas de me dire qu’il m’aime, mais chaque fois que je le regarde, je le vois avec cette fille, ça me dégoûte.

    Les 4h de route qui me sépare de ma mère ont été bien longues dans ce silence, heureusement, j’ai dormi sur la fin du voyage. Je sens la main de Nate caresser doucement mon visage.

    - Réveille-toi Méli, on est arrivé.

    Il fait nuit quand j’ouvre les yeux, Nate me regarde, sourire aux lèvres. Ultra craquant ! Ma mère qui crie et court jusqu’à la voiture nous sort de ce petit instant calme.

    - Ma chérie !!! 

    - Maman ! 

    Je ne sais pas ce qu’il me prend, mais à l’instant où je suis dans ses bras, je fonds en larmes, je voudrais lui dire ma peine, lui dire ce qu’il m’ait arrivé il y a plusieurs mois, lui dire pour Nate et moi, mais seules les larmes sortent, ma mère me sert un peu plus fort contre elle.

    - Qu’est-ce qu’il y a ma chérie ?

    Ma mère me tient les épaules et me regarde, essayant de comprendre ce qu’il se passe, elle lance un regard à Nate et je le vois hausser les épaules tout en ayant cette expression de culpabilité. Je ne veux pas l’inquiéter alors je souris.

    Chapitre 9 - Mai

    - Rien, maman, je suis juste super contente pour vous deux et tu me manques terriblement !

    - Tu es sûre ?

    - Mais oui, ne t’inquiète pas ! 

    - Bon ! Allez, venez, nos invités ont hâte de vous voir !

    Les invités, ma tante, mon oncle, et leurs trois enfants, l’ainée Irina, la cadette Nadesjda et le benjamin, Mikhaïl. Ma tante a rencontré son mari pendant son voyage en Russie, ils sont inséparables et j’ai toujours voulu vivre une histoire comme la leur. Cela fait très longtemps que je ne les ai pas vus, et pour cause, ils vivent en Russie par conséquent, ils ne viennent que très rarement et pourtant, nous sommes quand même très proches. Quand j’entre, mon oncle et ma tante me prennent dans leur bras.

    - Tu as tellement grandi lioubov* !

    Les embrassades se font longues, ma mère présente Nathanaël comme mon meilleur ami, mon cœur s’arrête de battre un instant et fait un bond hors de ma poitrine quand je croise le regard d’Irina, elle est un poil plus âgée que moi, mais elle est d’une beauté extrême ! Je la salue affectueusement ainsi que Nadia, qui a bien grandit depuis la dernière fois que je l’ai vu, et Micha qui est tout simplement adorable et craquant. Une petite heure plus tard, ma mère se lève.

    - Nous devrions aller nous coucher, une longue journée nous attend demain ! Ah, petite précision, on a dû vous mettre dans la même chambre tous les deux, les autres sont prises ! Cela ne vous gêne pas ? 

    Moi qui pensais être tranquille enfin, voilà que je dois partager ma chambre avec Nate, j’espère au moins qu’on ne devra pas partager le même lit. Nate répond avant moi.

    Chapitre 9 - Mai

    - Non, c’est parfait, ça nous rappellera nos cessions de camping !

    Il dit ça, tout en étant à côté de moi, attrapant mes épaules, et souriant un peu troublé. Nos cessions camping, il a encore choisi un super exemple.

    - Cessions camping où tu as passé plus de temps dans les tentes des autres filles que dans la nôtre ?

    Ma phrase sonne comme un reproche, et s’en est un, mais tout le monde est embarrassé, seul Irina laisse sortir un petit rire tout en souriant à Nate. Nous souhaitons bonne nuit et nous allons dans nos chambres, heureusement, nous n’aurons pas besoin de partager le même lit.

    J’accompagne ma mère jusqu’à Matt puis je retourne m’asseoir au premier rang, derrière moi, Nate et Irina ont l’air très complices. Je les ignore et me concentre sur le plus beau jour de la vie de ma mère, versant quelques larmes de la voir si heureuse et épanouie ! Après la cérémonie, ma cousine Irina vient discuter avec moi. Quand nous étions petites, nous étions toujours inséparables lors de leurs visites. Aujourd’hui, nous sommes plus grandes et n’avons pas forcément les mêmes centres d’intérêt, mais nous nous entendons bien, elle parle aussi bien le russe que notre langue, mais quand elle parle notre langue, elle a cette façon de parler et cet accent qui la rend encore plus séduisante.

    - Nathanaël, est vraiment très gentil. 

    Finalement, nous avons peut-être les mêmes centres d’intérêt. 

    - Oui, il l’est ! Tu m’excuses, j’ai besoin d’aller faire un tour aux toilettes.

    Je n’ai pas envie de parler de lui, de vanter ses qualités, je préfère m’éclipser un moment. Je me regarde dans le miroir de la salle des fêtes. Je n’en peux plus de cette situation, ça fait un mois que je ne lui ai presque pas adressé la parole, il a raison, c’est complètement stupide, et si j’avais fait une bêtise en décidant de faire ça, je pourrais le perdre pour toujours, et je ne veux pas. Je crois qu’il est grand temps que j’arrête mes conneries et que je me réconcilie avec lui. 

    Chapitre 9 - Mai

    Je le retrouve, assis sur un banc à côté d’Irina, qui m’a l’air d’être en train de jouer les charmeuses, elle le tient par le bras et a posé sa tête sur son épaule, Nate a l’air complètement embarrassé, je ne peux pas m’empêcher d’être jalouse, mais en même temps de rigoler. J’avance vers lui, sûre de moi.

    - Ma chérie !

    - Une minute maman.

    Rien ne pourra plus jamais m’arrêter, je ne veux plus me séparer de lui, je me retrouve devant leur banc, Nate ne sait plus où se mettre, je suis sûre qu’il a envie de me dire que ce n’est pas du tout ce que je crois ! 

    - Tu m’excuses Irina !

    J’attrape Nate par la chemise pour le lever du banc et je l’embrasse, il est complètement paniqué, mais je sais ce que je fais, il cède à mon baiser et me le rend passionnément devant les membres de ma famille qui applaudissent à la scène d’amour intense que nous leur offrons !


     *Trad. : Mon amour / Amour

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    Derniers examens, dernières semaines avant de quitter ce campus que je déteste du plus profond de mon être. Depuis que nous sommes rentrés du week-end chez ma mère, Nate reprends doucement avec moi, je voudrais me mettre des claques quand je vois à quel point j’ai été stupide alors qu’il est parfait. L’envie de lui crier d’arrêter de me prendre pour un sucre et de me prendre sur le sol me monte à l’esprit, mais ma timidité reprend le dessus. Mon esprit divague au mariage de ma mère, je me revois l’embrasser passionnément sous le regard de ma famille, ma mère m’avait bombardée de questions le soir, je lui ai épargné les détails, mais je lui ai expliqué un peu comment on en était arrivé là. Elle était plus qu’heureuse, elle pleurait, mais je mets ça sur le compte des hormones, elle m’a dit qu’elle n’espérait pas meilleur prétendant gendre et j’ai rigolé. C’est vrai, elle a raison. 

    Je suis plongé dans mon livre quand Nate sort de la salle de bain, une serviette autour de la taille, de l’eau perlant sur sa peau, les cheveux encore mouillés, il me fait un clin d’œil et en un court instant, je dis adieu, ou au moins au revoir, à ma timidité. Je saute du canapé et le plaque contre le mur, je passe mes bras autour de son cou pour l’embrasser et je colle mon bassin contre lui. 

    Chapitre 1o - Juin

    Chapitre 1o - Juin

    Entre mes mouvements et mes gémissements, il faut peu de temps avant que je sente à quel point tout ça l’excite. Je laisse mes doigts parcourir son torse, avant de défaire sa serviette. Je prends les choses en main, tout en continuant à l’embrasser, puis mes baisers descendent de plus en plus, j’ai envie de lui faire plaisir, et je sais exactement comment m’y prendre. Je me mets à genoux devant lui et je me délecte de sa chair si chaude. 

    - Putain Méli !

    L’entendre jurer me confirme que je suis sur la bonne voie. Je me relève et l’entraine avec moi sur le canapé tout en l’embrassant, je le laisse me dévêtir et me faire oublier ce long mois sans ses caresses, sans sa tendresse, sans son amour. 

    Chapitre 1o - Juin

    /!\ Image bonus n°1 - very hot /!\

    Il commence par jouer avec mes seins de ses puissantes mains, puis il continue en passant sa langue sur ma peau fraîche et pour finir quand je suis prête à m’abandonner corps et âme, il me possède doucement puis vigoureusement. Il me regarde pour voir si je vais l’arrêter, mais non, je sais que c’est Nate et qu’il ne me fera jamais aucun mal volontairement. Je voudrais crier si fort que je mords un coussin pour m’empêcher de faire trop de bruit. 

    Pour conclure, on se câline tendrement sur le canapé.

    - Ma chérie, tu m’as manqué, promets-moi de ne plus jamais me faire un truc pareil.

    - Je te le promets, mais toi promets-moi de ne jamais me laisser.

    - Jamais.

    Il embrasse mon front avant de se lever pour aller dans la chambre s’habiller. Je remets mes habits et vais me rafraîchir dans la salle de bain.

    Je rentre de cours vraiment plus tard que prévu aujourd’hui, en plus de ça, il pleut, je suis trempée jusqu’aux os et pour couronner le tout je n’ai plus de batterie, j’espère que Nate ne s’est pas trop inquiété. J’ai mal espérée, j’entre dans l’appartement, il est dans le salon en train de faire les cent pas, au téléphone en train de hurler à quelqu’un « tu es sûre que tu ne l’as pas vu ». Il se retourne et raccroche brutalement au nez de son interlocuteur tout en jetant son téléphone sur le canapé.

    - Putain tu es là.

    En deux pas, il est devant moi, il saisit mon visage entre ses mains pour m’embrasser, je reste surprise par son geste et je grelote de froid.

    Chapitre 1o - Juin

    - J’ai eu tellement peur, mais ou étais-tu ? 

    - Désolé, mon cours s’est un peu éternisé… et je n’avais plus de batterie, je ne pensais pas que tu t’inquièterais autant.

    - Bien sûr que je m’inquiète, je commençais à devenir fou. Ton cours s’est éternisé ?

    Il lance un regard aux emplois du temps qui sont punaisés dans l’entrée pour voir que ledit cours est celui sur les civilisations anciennes, je me mords la lèvre inférieure. Voilà l’inconvénient de sortir avec son meilleur ami, lui avoir rabâché pendant des mois que ce prof était un vrai canon et que vous ne diriez pas non à quelques cours supplémentaires. Il me lâche et me regarde.

    - Un cours sur les civilisations anciennes avec monsieur Lewis ?

    - Oui, mais c’était passionnant !

    - D’accord, pendant que moi, je me fais du mouron, mademoiselle reluque son prof des civilisations anciennes !

    - Nate ! Tu ne vas pas me faire une scène de jalousie là ?

    - Non, bien sûr que non !

    Il est vraiment convainquant quand il dit ça ! Je lève les yeux au ciel, ce n’est qu’un prof, un fantasme perdu au fin fond de mon esprit. Je pose ma main sur son bras pour le rattraper. 

    - Va te doucher, tu vas attraper la mort.

    Chapitre 1o - Juin

    C’est tout ce qu’il me dit, pas un regard, pas un geste de plus. Il va vraiment me faire une scène pour si peu ? Et c’est lui qui me dit que je suis puérile ! Je hausse les épaules et file prendre une douche bien chaude. Quand je sors de la salle de bain, il est toujours sur le canapé en train de regarder la télé, je le rejoins et me positionne au creux de ses bras.

    - Tu boudes ?

    - Non.

    - Donc tu boudes ! 

    - C’est juste que ça faisait des plombes que je tournais en rond comme un lion en cage, j’ai appelé, je ne sais pas combien de personnes pour savoir s’ils t’avaient vu et toi, tu minaudais devant ton prof sexy. 

    - Oh, tu es jaloux, c’est trop mignon !

    - Et tu te moques de moi en plus ?

    Je suis obligé de rigoler, même si je sens que Nate est à bout. Il respire par le nez comme un bœuf mécontent, je me redresse pour le regarder. Son regard est aussi en colère, ce qu’il peut être sexy.

    - Tu sais que tu es ultra craquant quand t’es de mauvais poil ?

    Il résiste pour ne pas sourire, mais je vois qu’il a envie de rigoler. Je monte sur ses genoux pour l’embrasser doucement, j’attrape son cou et lui fait mon plus beau sourire.

    Chapitre 1o - Juin

    - Vous me donneriez presque envie de minauder devant vous Monsieur Jenkins ! 

    Il explose de rire, je suis contente que sa crise ne dure pas plus longtemps, il n’y avait pas de quoi fouetter un chat. Je frotte mon nez contre le sien, il m’embrasse, il me bascule sur le canapé, je sais très bien comment il veut résoudre ce problème.

    - Nate, pas ce soir, j’ai mes règles.

    - Parce que tu crois que ça va m’arrêter ?

    - Moi oui ! Je n’ai pas envie de tâcher un canapé blanc et tout neuf de surcroit ! 

    - Je vais te traîner sous la douche, tu ne pourras rien dire ! 

    - Finalement, je préférais quand tu boudais, je ne t’ai pas dit que j’étais seule avec Monsieur Lewis ?

    - Ne joue pas à ça avec moi jeune fille !

    Je rigole par le ton détaché qu’il prend en disant cela, même si c’est vrai que j’étais seule avec le plus beau prof du campus, notre entretien est resté purement professionnel, il y a un an, j’aurais espéré plus, aujourd’hui, j’ai Nate et c’est tout ce dont j’ai besoin. Malgré que les yeux soient faits pour regarder !

    - Tu ne voudrais pas m’apprendre à me défendre ? 

    - Quoi ? Pourquoi ? Il t’est arrivé quelque chose ? 

    - Non, rien, c’est juste que je ne suis jamais réellement tranquille, et une chose en entraînant une autre, je n’ai jamais pensé à te le demander avant ! 

    - Tu veux venir à la salle avec moi ?

    - Pourquoi pas ! 

    Chapitre 1o - Juin

    C’est vrai que j’aurais pu y penser avant, mais entre les cours, le boulot et Nate, je n’y avais jamais réellement porté plus attention. J’ai envie de me sentir en sécurité même quand je suis seule, ce sera un pas de plus vers la nouvelle fille sûre d’elle ! 

    La semaine suivante Nate a commencé à me mettre au sport ! C’était plus dur que je ne l’imaginais, je ne pensais pas que j’aurais autant de courbatures. Du cardio, du renforcement musculaire et des parties de jambes en l’air plus torride que jamais voilà de quoi rythmer mes semaines.

    Aujourd’hui, avant d’aller à la salle, Nate doit récupérer un devoir important auprès d’un de ses amis, qui crèche encore dans cette foutue fraternité, je l’accompagne.

    - Attends-moi et ne parle à personne ! 

    Je ne sais pas s’il plaisantait ou s’il était sérieux, je lève les yeux au ciel. De toute façon, sortir avec Nate, n’a pas fait de moi une fille populaire pour autant, je vais encore passer inaperçue. La musique un peu forte pour moi me crève les tympans. Je grimace. Je regarde un peu de tous les côtés, je vois Chelsy, la fille aux cheveux arc-en-ciel, Mathieu le brun rigolo, Alexander le blond sympathique, Thomas, la force tranquille et Julie, la blonde discrète. Pas de traces d’Ella, tant mieux. 

    Un brun prétentieux à souhait passe devant moi, je baisse la tête pour ne pas croiser son regard, ça ne l’empêche pas de venir à ma rencontre. Il se met devant moi, un pied contre le mur, les mains dans les poches, me scrutant des pieds à la tête. Je me sens plus que mal à l’aise. Sa respiration laisse entendre qu’il va dire un truc, je me demande bien ce qu’il va me débiter comme conneries.

    Chapitre 1o - Juin

    - Ça va ma jolie ? 

    Seulement quatre petits mots, innocents, mais seulement les deux derniers retiennent mon attention, sa façon de les prononcer, je le reconnais tout de suite, ce pirate qui m’a fait devenir une pâle copie de moi-même. Pas un mot ne sort de ma bouche, je reste choquée et je n’ose plus bouger.

    - Tu es devenue muette ? 

    Un petit rire s’échappe du fond de sa gorge quand il décide qu’il en a assez de me regarder et qu’il part. Nate descend au même moment, je glisse au sol.

    - Qu’est-ce qu’il y a Méli ? Qu’est-ce qu’il voulait ?

    - C’est qui ?

    - Jonathan, un con prétentieux, pourquoi ? Qu’est-ce qu’il voulait ?

    Je n’ai pas la force de dire à haute voix ce qui me tourmente, je lève les yeux vers Nate et il comprend tout de suite. Son regard s’assombrit, il marche d’un pas rapide en direction de mon agresseur, il le projette contre le mur et bloque son cou avec son bras, il s’est transformé en G.I Joe et ce n’est pas moi qui vais l’arrêter.

    - Je vais te buter espèce d’enfoiré de fils de pute.

    Chapitre 1o - Juin

    Nate hurle ça, malgré le son de la sono, ses mots résonnent dans la grande bâtisse, tout le monde s’est arrêté et s’est tourné vers la scène, Nate est hors de lui, je ne l’ai jamais vu comme ça. Il frappe ce type avec frénésie, prenant quelques coups au passage. Au bout de plusieurs secondes, les autres comprennent ce qu’il se passe, ses amis essayent de le dégager de là, mais il ne se laisse pas faire, j’entends Mathieu lui crier « arrêtes, tu vas le tuer ». Ils se mettent à plusieurs pour rattraper Nate et ils arrivent finalement à le séparer de Jonathan. Ils le poussent dehors et j’entends le bruit de l’eau, je suppose qu’ils l’ont jeté dans la piscine pour reprendre ses esprits. Moi, je suis toujours là par terre, terrorisée par mes démons.


     

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